algré les quelques problèmes relationnels que connut Colomban avec la cour de Bourgogne, les autorités royales mérovingiennes voyaient dun bon il la présence des monastères irlandais sur leur territoire. Clotaire II envoya même Eustaise à Bobbio pour supplier Colomban de revenir. Il faut remarquer que de nombreux rois ou princes envisageaient avec inquiétude leur passage dans lau-delà. Ils favorisaient la construction de monastères pas forcément irlandais dailleurs. Saint Amand et bien dautres bénéficièrent de la largitas regia. Bathilde, épouse de Clotaire II, donna la terre où, vers 654, fut bâti le monastère de Jumièges. Une fois veuve, en 657, elle favorisa linstallation du monastère de Corbie, puis fonda celui de Chelles où elle se retira jusquà sa mort en 680.j Faremoutiers reçut également la faveur de cette reine. Les monastères colombaniens fournirent la plupart des responsables de ces abbayes royales, ainsi Bathilde alla chercher le premier abbé de Corbie à Luxeuil et la première abbesse de Chelles à Jouarre. En 661, un diplôme mentionna les facilités dapprovisionnement de Corbie sur le marché de Fos.k Le folio 121 du manuscrit 79 du fonds Phillipps concernant cette abbaye expose ce qui suit " Quand ils iront faire des achats en Provence et en dautres lieux, les agents du fisc interdiront dexiger deux des taxes de douane, demmagasinage, de péages ( ) et autres redevances. ( ) Il nous plaît daccorder ce bienfait afin que cette sainte communauté prie le Seigneur miséricordieux pour la stabilité du royaume. " Ces derniers propos montrent bien la préoccupation du pouvoir royal vis à vis des établissements monastiques. Les rois mérovingiens qui ont eu la possibilité et le temps daider à la fondation dabbayes ou déglises désiraient avant tout que des hommes puissent prier à plein temps pour le salut de leurs âmes. La vie et luvre de Colomban peuvent vraiment le faire passer pour le grand réformateur du monachisme dans la Gaule mérovingienne. Ses fondations personnelles ou indirectes vont attirer une vague plus importante de moines irlandais reprenant la pérégrination dans un but de mission ou de pèlerinage pour Rome. Ces nouveaux arrivants vont se fixer dans une multitude de villes où les évêques, souvent issus de Luxeuil, leur sont favorables.
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