our un historien, lintérêt du sujet choisi consiste à comprendre dans quelles mesures lart est le sujet des influences de la société et ce que lon peut tirer dun témoignage artistique pour saisir, avec les sources écrites souvent recopiées, les modes de vie et de pensée de nos ancêtres. Létude des influences celtiques dans lart du Haut Moyen Age est dautant plus intéressante quon peut la mettre en parallèle avec la présence de moines irlandais sur le continent à cette même époque. Lart participe-t-il à la christianisation de la société ou en est-il le signe ? Les difficultés concernant linterprétation des témoignages artistiques sont de plusieurs ordres, à commencer par cette question : comment interpréter les objets issus du sol ou les dessins tirés des manuscrits ? Il en est de même tant pour un historien que pour un archéologue ou un historien de lart. Chacun de nos propos, sil nest dit avec la certitude davoir sérieusement examiné le contexte environnant, trouvera ses limites à lécoute de nouvelles interprétations plus approfondies. Toutefois, lauthenticité des sources reconnues par les personnes les plus sérieuses comme la datation des pièces archéologiques ou manuscrites étayent la recherche dun canevas qui suffit à supprimer les erreurs les plus grossières. De plus, les travaux les plus récents concernant la société mérovingienne et carolingienne peuvent servir de point dappui afin dapprocher la réalité historique. Dune manière plus concrète, pour traiter des influences celtiques dans les pièces dorfèvrerie comme dans les manuscrits, la difficulté principale repose sur la sélection des pièces concernées, leurs types particuliers qui permettent den établir un classement. En effet, on trouve peu de recueils dhistoire de lart qui traitent uniquement de ce sujet. Comme on la vu, dans des uvres qui réunissent une large diversité dinfluences, il est souvent malaisé de se contenter dun style et domettre les éléments importés dans une seule et même pièce. Il convient, en général de maîtriser un tout pour juger dune partie. Cest pourquoi il est intéressant de connaître les styles artistiques en vogue au Haut Moyen Age afin de fixer les limites de ce qui paraît celte et de ce qui ne lest pas. Les influences majeures viennent dOrient (Byzance, Syrie, Perse et Egypte copte), de Méditerranée (notamment de Lombardie) et du monde nordique (aire celte et scandinave). Toutefois, lobjectif de ce sujet nest pas détablir une étude approfondie de ces divers apports extérieurs mais de les visualiser dans lépoque quils occupent. Ceci afin de comprendre toutes les facettes dun art apparaissant comme le conglomérat de multiples styles et den faire ressortir lobjet de notre recherche. Après avoir réussi à définir les canons de lart celtique : spirales, entrelacs, thèmes iconographiques anthropomorphiques ou zoomorphiques, voire types décriture, la recherche longue et minutieuse commence. Cette sélection repose sur la connaissance du contexte politique, social et religieux de lépoque, elle est cadrée par limportance même des objets détude, en fonction de leur beauté, de leur qualité particulière ou de la renommée des ateliers qui ont produit ces témoignages.
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