es tribus germaniques qui sinstallèrent dans les frontières internes de lempire romain étaient encore des semi-nomades. La plupart dentre elles étaient déjà au service de Rome depuis le III°s, il sagissait des Lètes (laeti), dont on remarque la présence dans de nombreux cimetières du Nord de la Gaule, puisque ceux-ci étaient enterrés avec leurs armes et leur parure.k
Leurs successeurs sétaient établis en plus grand nombre dès le IV°s dans ces mêmes zones par le biais de traités de fédération (foederati) signés avec les autorités romaines.j A cette période, les modes dinhumation diffèrent selon lorigine ethnique ou culturelle du défunt. En majorité, les tombes des autochtones sont stériles, le dépôt de matériel funéraire important étant condamné par les juristes. On trouve toutefois quelques exceptions, on signale le testament du Lingon exprimant la volonté dun chasseur dêtre enterré avec tout son attirailk ou lexemple de la femme artiste de St Médard des Prés en Vendée inhumée avec 27 vases et son matériel de peinture.l Les gallo-romains de religion chrétienne nemportaient avec eux quun simple calice et un suaire de couleur blanche. Les barbares avaient, quant à eux, cette tradition de partir dans le royaume des morts avec leur plus belle parure et leur armement. Lécrivain Jordanès décrit les funérailles dAlaric et dAttila dans " lorigine des Goths ".m Si ces exemples , du fait de leur ampleur, ne sont pas comparables, ils révèlent un comportement commun aux barbares ; cest à dire que le mort, vivant dans lau-delà, conservait des droits imprescriptibles sur une partie de sa succession et sur les objets mobiliers en particulier. Ce mobilier personnel était constitué de lHeergewate, équipement militaire de lhomme et du Gerade, parure féminine et bijoux. La pratique de lincinération chez les Francs était, par ailleurs, courante au Bas Empire.
On a longtemps déduit lorigine du mort par la nature des tombes découvertes, on sait maintenant que des gallo-romains sadaptèrent progressivement à la coutume de linhumation à mobilier et que les Francs abandonnèrent celle de lincinération en séloignant de leur terre dorigine.j La tombe ne reflète donc pas lappartenance religieuse de lindividu qui sy trouve, pas plus que la découverte darmes ne fait de lui un guerrier. Par contre, on différencie lappartenance sociale dun mort en fonction de la richesse de son mobilier, on rencontre donc de nombreuses tombes de chefs dans les anciens " Champs décumates " et " Champs catalauniques " ( zones comprises entre les cours supérieurs du Danube et du Rhin ainsi quentre le Rhin et la Seine). On a donc répertorié, pour la France, les sépultures dArcy Ste Restitue, Louvres en Parisis, Mézières, Lavoye, Chaouilley sans oublier celle de Childéric, père de Clovis, à Tournai, découverte en 1653. Les Francs et les autres peuples germaniques furent enterrés selon des modes équivalents dorientation et de fréquence, mais, peu à peu, ils se disséminèrent et se fondirent dans la masse des autochtones et leurs tombes, qui présentent un caractère moindre du point de vue artistique, se vidèrent complètement suite à la christianisation.
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